Au dossier militaire de Marcel Proust (Archives de Paris, registres matricules du recrutement militaire de la Seine) ses prénoms sont inscrits dans lʼordre de ses prénoms de baptême : « Valentin, Louis, Georges, Eugène, Marcel », la tradition voulant que le prénom usuel soit celui qui figure en dernier. Mais quelques années après la naissance de Proust, lʼusage avait changé et le prénom usuel était au contraire celui qui figurait au début de la liste (cʼest dʼailleurs le cas pour son frère Robert, né deux ans après lui : « Robert, Sigismond, Léon »). Les hommes mobilisables en 1914 et 1915 étant principalement des hommes jeunes, les fonctionnaires des bureaux du recrutement nʼont pas dû penser que Marcel Proust appartenait à une génération où le prénom usuel était le dernier. [FP, FL]

[Peu avant le 7 juillet 1915] : cette convocation nʼétant ni datée ni signée, et la carte ne portant pas de cachet postal, on ne peut la dater plus précisément. Proust avait reçu une première convocation au Conseil de révision en avril 1915 : conservée avec une enveloppe portant un cachet du jeudi 8 avril, cette première convocation lʼinvitait à se présenter le mardi 13 avril à 3 h 30 (CP 02930 ; Kolb, XIV, nº 41), une seconde convocation portant un cachet postal du samedi 10 avril 1915 (CP 05643) venant deux jours plus tard annuler la précédente et corriger lʼheure de la convocation en 8 h 30. Ayant réussi, en produisant un certificat médical (CP 05640) à se faire dispenser de se présenter au Conseil de réforme le 13 avril 1915, Proust savait quʼil serait reconvoqué ou visité chez lui par des médecins-majors de lʼArmée. – Il fait plusieurs fois allusion à cette convocation devant la Commission spéciale de Réforme dans ses lettres du début juillet 1915 : voir par exemple, à Robert de Montesquiou, CP 02969 (Kolb, XIV, nº 80). [FP, FL]