CP 01992 Marcel Proust à Georges de Lauris [peu après le 2 juillet 1909]



1
Mon cher Georges
J’ai été excessivement souffrant
depuis que je ne vous ai vu et
tellement mal
hier que je ne puis
vous écrire longuement. J’ai l’
intention
d’essayer à partir de
demain de me remettre à Ste
Beuve2. Aussi si vous n’êtes pas
trop
pressé pour Ginette3 que
j’ai attendue si longtemps
avec
impatience j’aimerais mieux un
peu plus tard, ayant peur d’être bien
fatigué pour être un lecteur un peu utile,
si tant est qu’on puisse l’être. Mais
si c’est urgent au diable Ste Beuve
Georges je ne puis vous dire combien je
suis peu bien. Vous ai-je dit que jʼ
ai reçu des lettres des Plantevignes de
tous les âges4 me disant l’impression
de volonté, de décision, l’excellente
impression produite par M. Nogrette5.
Malgré cela je crois que vous ferez bien
de ne pas négliger d’autres appuis. Mais
M. Plantevignes paraît désireux de s’occu
per de lui à la rentrée d’octobre. J’
aurais bien des choses à vous expliquer sur moi
et sur mille choses mais je suis vraiment trop
fatigué. Vous ai-je répondu à votre
mot6 que je n’ai jamais rencontré personne
que vous connaissiez.7
Tendrement à vous
mon petit Georges
Votre
Marcel
Dans quoi a paru la nlle de Gide8 . (Vous
me direz cela quand nous nous verrons)
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Mon cher Georges
J’ai été excessivement souffrant depuis que je ne vous ai vu et tellement mal hier que je ne puis vous écrire longuement. J’ai l’intention d’essayer à partir de demain de me remettre à Sainte-Beuve2. Aussi si vous n’êtes pas trop pressé pour Ginette3 que j’ai attendue si longtemps avec impatience j’aimerais mieux un peu plus tard, ayant peur d’être bien fatigué pour être un lecteur un peu utile, si tant est qu’on puisse l’être. Mais si c’est urgent au diable Sainte-Beuve. Georges je ne puis vous dire combien je suis peu bien. Vous ai-je dit que jʼai reçu des lettres des Plantevignes de tous les âges4 me disant l’impression de volonté, de décision, l’excellente impression produite par M. Nogrette5. Malgré cela je crois que vous ferez bien de ne pas négliger d’autres appuis. Mais M. Plantevignes paraît désireux de s’occuper de lui à la rentrée d’octobre. J’aurais bien des choses à vous expliquer sur moi et sur mille choses mais je suis vraiment trop fatigué. Vous ai-je répondu à votre mot6 que je n’ai jamais rencontré personne que vous connaissiez.7
Tendrement à vous mon petit Georges.
Votre Marcel
Dans quoi a paru la nouvelle de Gide8 . (Vous me direz cela quand nous nous verrons).
Date de la dernière mise à jour : July 23, 2024 16:05



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Mon cher Georges
J’ai été excessivement souffrant
depuis que je ne vous ai vu et
tellement mal
hier que je ne puis
vous écrire longuement. J’ai l’
intention
d’essayer à partir de
demain de me remettre à Ste
Beuve2. Aussi si vous n’êtes pas
trop
pressé pour Ginette3 que
j’ai attendue si longtemps
avec
impatience j’aimerais mieux un
peu plus tard, ayant peur d’être bien
fatigué pour être un lecteur un peu utile,
si tant est qu’on puisse l’être. Mais
si c’est urgent au diable Ste Beuve
Georges je ne puis vous dire combien je
suis peu bien. Vous ai-je dit que jʼ
ai reçu des lettres des Plantevignes de
tous les âges4 me disant l’impression
de volonté, de décision, l’excellente
impression produite par M. Nogrette5.
Malgré cela je crois que vous ferez bien
de ne pas négliger d’autres appuis. Mais
M. Plantevignes paraît désireux de s’occu
per de lui à la rentrée d’octobre. J’
aurais bien des choses à vous expliquer sur moi
et sur mille choses mais je suis vraiment trop
fatigué. Vous ai-je répondu à votre
mot6 que je n’ai jamais rencontré personne
que vous connaissiez.7
Tendrement à vous
mon petit Georges
Votre
Marcel
Dans quoi a paru la nlle de Gide8 . (Vous
me direz cela quand nous nous verrons)
1
Mon cher Georges
J’ai été excessivement souffrant depuis que je ne vous ai vu et tellement mal hier que je ne puis vous écrire longuement. J’ai l’intention d’essayer à partir de demain de me remettre à Sainte-Beuve2. Aussi si vous n’êtes pas trop pressé pour Ginette3 que j’ai attendue si longtemps avec impatience j’aimerais mieux un peu plus tard, ayant peur d’être bien fatigué pour être un lecteur un peu utile, si tant est qu’on puisse l’être. Mais si c’est urgent au diable Sainte-Beuve. Georges je ne puis vous dire combien je suis peu bien. Vous ai-je dit que jʼai reçu des lettres des Plantevignes de tous les âges4 me disant l’impression de volonté, de décision, l’excellente impression produite par M. Nogrette5. Malgré cela je crois que vous ferez bien de ne pas négliger d’autres appuis. Mais M. Plantevignes paraît désireux de s’occuper de lui à la rentrée d’octobre. J’aurais bien des choses à vous expliquer sur moi et sur mille choses mais je suis vraiment trop fatigué. Vous ai-je répondu à votre mot6 que je n’ai jamais rencontré personne que vous connaissiez.7
Tendrement à vous mon petit Georges.
Votre Marcel
Dans quoi a paru la nouvelle de Gide8 . (Vous me direz cela quand nous nous verrons).
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