CP 01949 Marcel Proust à Robert de Montesquiou mardi [le 2 mars 1909]
Mardi1
Cher Monsieur,
Je vous remercie mille fois de votre lettre. Je suis trop fatigué, en ce moment, pour faire de nouveaux pastiches. Et le vôtre n’est même pas commencé. Je sais seulement, si je le faisais, que je mettrais en épigraphe une phrase de Saint-Simon sur le Régent : « un diamand de la grosseur d’une prune de la reine Claude »2, si toutefois cette phrase n’a jamais été citée par vous. Car un pastiche ne doit jamais rien citer. Et je finis par me demander si, le connaissant d’ailleurs par moi-même de Saint-Simon (si je me rappelle bien au moment de l’arrivée de Pierre le Grand à Paris)3 je ne l’ai pas lu aussi dans vos œuvres4. Surtout ne me répondez pas pour cela ! Je l’y chercherai et espère vous le demander de vive voix. Je ne songe d’ailleurs pas, actuellement, à de nouveaux pastiches.
Veuillez agréer, cher Monsieur, des nouvelles pensées admiratives toutes
fraîches (car je vous ai lu toute la nuit dernière5) toujours confirmées, renouvelées, et même assurées.
Votre
reconnaissant
Marcel Proust.
Je ne sais quand paraîtront les pastiches annoncés6. Je pense samedi. G… paraît-il les aurait expédiés7.
Mardi1
Cher Monsieur,
Je vous remercie mille fois de votre lettre. Je suis trop fatigué, en ce moment, pour faire de nouveaux pastiches. Et le vôtre n’est même pas commencé. Je sais seulement, si je le faisais, que je mettrais en épigraphe une phrase de Saint-Simon sur le Régent : « un diamand de la grosseur d’une prune de la reine Claude »2, si toutefois cette phrase n’a jamais été citée par vous. Car un pastiche ne doit jamais rien citer. Et je finis par me demander si, le connaissant d’ailleurs par moi-même de Saint-Simon (si je me rappelle bien au moment de l’arrivée de Pierre le Grand à Paris)3 je ne l’ai pas lu aussi dans vos œuvres4. Surtout ne me répondez pas pour cela ! Je l’y chercherai et espère vous le demander de vive voix. Je ne songe d’ailleurs pas, actuellement, à de nouveaux pastiches.
Veuillez agréer, cher Monsieur, des nouvelles pensées admiratives toutes fraîches (car je vous ai lu toute la nuit dernière5) toujours confirmées, renouvelées, et même assurées. Votre reconnaissant
Marcel Proust.
Je ne sais quand paraîtront les pastiches annoncés6. Je pense samedi. G… paraît-il les aurait expédiés7.
Date de la dernière mise à jour : June 18, 2024 07:03
Mardi1
Cher Monsieur,
Je vous remercie mille fois de votre lettre. Je suis trop fatigué, en ce moment, pour faire de nouveaux pastiches. Et le vôtre n’est même pas commencé. Je sais seulement, si je le faisais, que je mettrais en épigraphe une phrase de Saint-Simon sur le Régent : « un diamand de la grosseur d’une prune de la reine Claude »2, si toutefois cette phrase n’a jamais été citée par vous. Car un pastiche ne doit jamais rien citer. Et je finis par me demander si, le connaissant d’ailleurs par moi-même de Saint-Simon (si je me rappelle bien au moment de l’arrivée de Pierre le Grand à Paris)3 je ne l’ai pas lu aussi dans vos œuvres4. Surtout ne me répondez pas pour cela ! Je l’y chercherai et espère vous le demander de vive voix. Je ne songe d’ailleurs pas, actuellement, à de nouveaux pastiches.
Veuillez agréer, cher Monsieur, des nouvelles pensées admiratives toutes
fraîches (car je vous ai lu toute la nuit dernière5) toujours confirmées, renouvelées, et même assurées.
Votre
reconnaissant
Marcel Proust.
Je ne sais quand paraîtront les pastiches annoncés6. Je pense samedi. G… paraît-il les aurait expédiés7.
Mardi1
Cher Monsieur,
Je vous remercie mille fois de votre lettre. Je suis trop fatigué, en ce moment, pour faire de nouveaux pastiches. Et le vôtre n’est même pas commencé. Je sais seulement, si je le faisais, que je mettrais en épigraphe une phrase de Saint-Simon sur le Régent : « un diamand de la grosseur d’une prune de la reine Claude »2, si toutefois cette phrase n’a jamais été citée par vous. Car un pastiche ne doit jamais rien citer. Et je finis par me demander si, le connaissant d’ailleurs par moi-même de Saint-Simon (si je me rappelle bien au moment de l’arrivée de Pierre le Grand à Paris)3 je ne l’ai pas lu aussi dans vos œuvres4. Surtout ne me répondez pas pour cela ! Je l’y chercherai et espère vous le demander de vive voix. Je ne songe d’ailleurs pas, actuellement, à de nouveaux pastiches.
Veuillez agréer, cher Monsieur, des nouvelles pensées admiratives toutes fraîches (car je vous ai lu toute la nuit dernière5) toujours confirmées, renouvelées, et même assurées. Votre reconnaissant
Marcel Proust.
Je ne sais quand paraîtront les pastiches annoncés6. Je pense samedi. G… paraît-il les aurait expédiés7.
Date de la dernière mise à jour : June 18, 2024 07:03