Je soussigné², médecin à lʼ Hôpital Beaujon³ , certifie avoir donné mes soins à plusieurs reprises⁴, depuis une quinzaine dʼannées, à Monsieur Marcel Proust, pour un asthme qui donnait lieu à des accès de dyspnée tellement violents, tellement percutants et dʼune durée si longue, quʼil est obligé de passer la majeure partie de son temps au lit ou à la chambre, et quʼil lui était interdit de se livrer à des occupations régulières. Comme conséquences de sa maladie et des médications auxquelles il est soumis dʼune manière à peu près continue, M. Marcel Proust était sujet en outre à des troubles nerveux pérennes et présentait notamment un état dʼasthénie, qui suffisait pour lui imposer lʼimmobilité. Jʼestime quʼil est incapable de supporter la moindre fatigue et quʼil est inapte à toute espèce de service.